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Le VIIIème Forum Social Mondial à Belém: Le débat sur la migration

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Le VIIIème Forum Social Mondial à Belém: Le débat sur la migration Empty Le VIIIème Forum Social Mondial à Belém: Le débat sur la migration

Message  Admin Ven 13 Fév - 11:41

Le VIIIème Forum Social Mondial à Belém
Le débat sur la migration

lundi 2 février 2009

Le VIIIème Forum Social Mondial s’est ouvert à Belém, en Amazonie brésilienne, le 27 janvier, par une marche rassemblant 50 000 personnes.

Délégués brésiliens et étrangers, dont la délégation de la CGT, représentants de la population de Belèm et surtout des peuples indigènes de l’Amazonie, ont bravé la pluie battante pour participer à un défilé colorié, joyeux et combattif. Le premier jour du Forum proprement dit, le 28 janvier, a été consacré à l’Amazonie, aux déclinaisons régionales, à des thèmes sur le changement climatique, des modèles énergétiques, de la souveraineté et la sécurité alimentaire, du travail (dont le travail esclave) mais aussi les questions de la violence à leur égard, de la criminalisation des mouvements sociaux, de l’identité et des cultures, de la souveraineté nationales et populaire et de l’intégration régionale…

Le VIIIème Forum Social Mondial à Belém: Le débat sur la migration Jpg_090127BelemVDM_69_-956f8 La délégation française

LES PREMIERS DEBATS

Le développement durable Dans le cadre d’un débat portant sur les enjeux du développement durable et du réchauffement climatique, Romulo Martins, responsable de la CUT de l’état Brésilien du Para, a déclaré que l’Amazonie est d’ores et déjà confrontée à l’urgence climatique. « Il ne s’agit pas pour nous de nous focaliser sur les fleurs et les oiseaux en oubliant au passage les populations, les différents peuples concernés, a-t-il souligné. Mais il nous faut interroger avec urgence le développement à partir d questions simples : pour qui, pour quoi ? Nous avons besoin de participer au processus d’évolution, nous souhaitons pouvoir accèder à la technologie, à la richesse. Mais nous voulons l’obtenir à un prix juste, un prix qui soit compatible avec ce que la nature exige pour sauvegarder son intégrité. » Or, les processus d’exploitation auxquels l’Amazonie est confrontée ne respectent pas le rythme nécessaire a sa recomposition. Nous avons donc a définir une attitude de combat, de refus et de propositions vis-à-vis des compagnies qui pillent la forêt, l’eau, nos richesses comme de véritables bandits. Il nous faut a partir de là réinventer des relations sociales qui soient tout à la fois sages et solidaires, qui préservent la richesse et sachent la répartir de façon sobre et égale ».

Un débat organisé par la CGT Le syndicaliste indien du NRUI, Gautan Moby a estimé, lors du débat organisé par la Cgt, que c’était une occasion formidable de traiter de ces questions de construction et déconstruction des navires. Il a évoqué la journée française interprofessionnelle et unitaire du 29 janvier 2OO9, comme la première offensive du syndicalisme et des salariés contre les conséquences de la crise financière mondiale. Gautan a approuvé et partagé à plusieurs reprises les analyses et les propositions de la Cgt. Le combat des indiens repose sur la construction d’une réglementation des droits des salariés en matière de salaire et de condition de travail. La problématique, des chantiers navals, est posée à l’échelle mondiale au même titre que le sont les moyens d’actions pour aboutir au travail décent, en Inde, en France et ailleurs. La construction du syndicalisme international passe par la prise de conscience collective.

A souligner la traduction en simultané en portugais et en anglais par des camarades de la cgt qui a permis un débat sans coupure et sans temps mort, impressionnant ! Ce débat a pointé clairement les enjeux de la déconstruction des navires, qu’ils soient civils ou militaires. Le débat a pu révéler que le capitalisme n’a aucune limite dans la recherche de profits. En Inde, il existe une différence importante de conditions de travail et de sécurité entre les chantiers navals publics et les chantiers de désamiantage, livrés au privé sans aucune réglementation. Les échanges ont pointé la nécessité de réfléchir sur le désarmement global et les conséquences sur les travailleurs. Les propositions de la cgt ont suscité de l’intérêt, le passeport pour tout navire, tout au long de sa vie et la responsabilisation des pays « donneurs d’ordre ». Les discussions ont abordé la question du rapport de force pour faire progresser les conditions de travail.

Le débat sur la migration

Organisée par la CGT, plus d’une centaine de participants ont suivit avec beaucoup d’attention la conférence-débat portant sur « les flux migratoires : le droit à ne pas avoir à migrer ».

A une tribune composée volontairement de syndicalistes du Nord et du Sud, d’ONG, c’est Lynda BENSALLA, membre de la CE confédérale de la CGT, qui a ouvert le débat, pointant les raisons poussant des populations à choisir la souffrance de l’exil (chômage, accès aux soins, à l’éducation, guerres, absence de liberté…) affirmant que « migrer n’est pas un crime, les causes qui provoquent le sont. »

Le VIIIème Forum Social Mondial à Belém: Le débat sur la migration Jpg_090131Belem__131_DM-8f751 Mathieu MEAULLE (Fondation European Progressive Studies) Lucha MIRAFUENTES (Alliance Progressiste du Travail -Phillipines) Conny REUTTER (Solidar) Quintino SEVERO (Secrétaire général CUT Brésil) Bernard DEVERT (Cgt) Lynda BENSALLA (Cgt) Dieudonné LOKOSSOU (CSA Bénin)

Plaidant pour l’effacement de la dette, de l’arrêt du pillage des ressources naturelles par les pays du nord, elle s’est attardée sur les notions de « biens publics mondiaux » et de co-développement. Condamnant la politique migratoire du gouvernement français et de l’Europe, Lynda BENSALLA a rappelé qu’en période de crise, les premières victimes sont les plus démunies. Elle a conclu sur la double responsabilité du mouvement syndical français et européen : prendre en charge les situations des migrants, à l’image de la lutte des travailleurs sans papiers, et parallèlement accroitre la solidarité vis-à-vis des syndicats du sud pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle.

Quintino SEVERO, secrétaire général de la CUT (Brésil) a précisé que les migrations ne sont pas seulement Nord / Sud. Face à l’universalité des problèmes posés par cette réalité, il a appelé les organisations syndicales à faire de l’immigration une dimension fondamentale de leur travail au quotidien : par la syndicalisation afin d’assurer la protection et la défense des travailleurs immigrés. Pour la CUT répondre à l’aspiration à ne pas migrer « dépend de la garantie des droits fondamentaux, civils, politiques, économiques et sociaux et notamment les questions touchant au travail décent, à l’éducation, à la santé et au logement »

Le VIIIème Forum Social Mondial à Belém: Le débat sur la migration Jpg_090131Belem_156_DM-95b6e Conny REUTTER (Solidar), Quintono SEVERO (CUT Brésil), Bernard DEVEL

Thierry DECOSTER du département international de la FGTB (Belgique) a témoigné sur la façon dont son organisation « se bat sur la régularisation des sans papiers mais aussi sur le travail de sensibilisation de ses militants » contre la pression des médias poussant à la mise en concurrence des travailleurs et à la recherche de boucs émissaires.

Dieudonné LOKOSSOU, secrétaire général de la CSA (Bénin) a accusé « la mal gouvernance, les dictatures, les guerres, le non développement » de provoquer les migrations. Il a indiqué par ailleurs que « les pays récepteurs ne respectent pas toujours leur propre législation du travail quand il s’agit d’immigré. » Il s’est indigné de la perversion du vocabulaire dans certain pays du Nord, expliquant que « l’immigration n’est pas un choix, d’autant moins que les pays récepteurs posent des conditions drastiques ». Par ailleurs, Dieudonné LOKOSSOU a indiqué que les causes et conditions de vie et de travail des migrants Sud/Sud sont sensiblement les mêmes, ce que confirma la représentante de la NUM (Afrique du Sud) au cours du débat avec la salle.

Conny REUTTER, secrétaire général de SOLIDAR, a lancé « nous, européens, ne pouvons être fiers des politiques migratoires européennes » en particulier la politique d’émigration sélective promue par la France ou la construction d’un mur entre l’Europe et le Sud. « Les murs ne servent à rien : le problème est celui des relations de l’Union européenne avec le reste du monde. Nous devons intervenir sur les choix politiques et économiques. Cela pose aussi la question de l’Etat de droit et du social dans les pays du Sud car seul l’investissement social peut nous protéger de la crise au sud comme au nord.

Luella MIRAFVENTES, représentant les travailleurs domestiques des Philippines, émigrée à Hong Kong a insisté particulièrement sur la nécessité de coordonner l’action des organisations de migrants et des syndicats pour faire pression sur les gouvernements afin de ratifier la convention de l’ONU sur les migrants tout comme la convention de l’OIT concernant les travailleurs domestiques.

Concluant le débat qu’il avait animé pendant plus de 2 heures, Bernard DEVERT (Métallurgie CGT) rappelait l’immense responsabilité que portent le patronat et les multinationales sur la question qui venait d’être traitée. Le VIIIème Forum Social Mondial à Belém: Le débat sur la migration Jpg_Photo_012-78d64


Photos : Daniel Maunoury



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