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Entretien avec Maryse Dumas dans L’Humanité du 10 juillet 2008: « Le salarié totalement soumis au bon vouloir de l’employeur »

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Message  Admin Mar 29 Juil - 10:11

Entretien avec Maryse Dumas dans L’Humanité du 10 juillet 2008
« Le salarié totalement soumis au bon vouloir de l’employeur »

jeudi 10 juillet 2008 Pour Maryse Dumas, secrétaire confédérale de la CGT : « Dès que les employeurs essaieront de mettre en oeuvre cette loi, les conflits seront nombreux. »


Quelles seront les conséquences, pour les salariés-, du texte confiant la fixation de la du-rée du travail à des accords d’entreprises, voté mardi soir parles députés ?

Maryse Dumas. Les conséquences de cc texte seront extrêmement graves pour les droits des salariés, sur le temps de repos, sur le temps libre. Cette loi vise à instaurer une plus grande subordination des salariés à l’organisation du travail telle que la décideront les employeurs. Ce qui est en jeu, c’est bien sûr la du-rée du temps de travail, mais aussi la possibilité, pour les salariés, d’anticiper l’organisation du travail pouf pouvoir organiser leurs vies personnelles. Sur ce dernier point, la loi va offrir aux employeurs de nouveaux moyens de pression sur les salariés. Ce qui aboutira à une restriction du temps véritablement libre, du temps que le salarié pourra lui-même organiser. En fait, le salarié sera totalement soumis au bon vouloir de l’employeur. Et ça, c’est le plus grave.

L’adoption de ce texte est-elle en relation avec la directive européenne sur le temps de travail actuellement en préparation ?

Maryse Dumas. Le revirement de position du gouvernement français sur la directive européenne ouvre la voie à l’opt-out, c’est-à-dire à la possibilité, pour l’employeur, de s’affranchir des normes sur le temps de travail. Il y a évidemment un lien direct entre ce revirement et la logique de la loi que le gouvernement est en train de faire voter.

Dans les deux cas, le temps de travail sera de moins en moins l’objet du respect de normes collectives (sur la santé des salariés, sur le droit au repos et au temps libre, sur l’organisation collective du temps de travail). De nouveaux pouvoirs sont consentis à l’employeur pour imposer au salarié non seulement une durée du temps de travail, mais aussi une forme d’organisation du travail de gré à gré, indépendamment des normes collectives.

Comment expliquer la faiblesse des réactions, pour l’instant, face à ce coup de force du gouvernement ?

Maryse Dumas. Il y a eu, ne l’oublions pas, une première réaction avec la manifestation du 17 juin dernier à l’appel de la CGT, de la CFDT, de la FSU et de Solidaires. Je crois que les syndicats qui ont pris la responsabilité de la division en ne réagissant pas à ce projet de loi gravissime portent une responsabilité dans les difficultés que l’on sent actuellement. Cela étant,

la bataille n’est pas terminée, loin de là. Pour l’instant, le gouvernement est dans la phase la plus facile pour lui : le vote, par une majorité à l’Assemblée nationale qui lui est acquise, d’une loi qui répond à des considérants idéologiques. Le plus difficile, pour lui, sera de faire entrer cette loi dans la vie. Dès qu’elle arrivera à la porte des entreprises, dès que les employeurs essaieront de la mettre en oeuvre, les conflits seront nombreux. Les salariés ne se laisseront pas faire. La CGT et, je l’espère, les autres syndicats, seront à leurs côtés. J’en veux pour preuve la grève qui vient d’éclater contre les heures supplémentaires aux Ateliers de Janves, à Bogny-sur-Meuse, l’entreprise choisie par Nicolas Sarkozy en décembre 2006 pour lancer son slogan « Travailler plus pour gagner plus ».

Entre la loi votée à l’Assemblée nationale et sa mise en oeuvre concrète dans les entreprises, il y a un temps pour les explications syndicales, pour les mobilisations. Nous sommes loin d’avoir dit notre dernier mot sur cette question du temps de travail comme sur les salaires. Car derrière l’allongement du temps de travail, il y a aussi le prix auquel est payée l’heure de travail, donc la question des rémunérations.

Entretien réalisé par Rosa Moussaoui
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