Négociations chômage : La planète Mars !

Négociations chômage :
La planète Mars !

mercredi 26 novembre 2008

Pendant que Laurent Wauquier prépare, dans une interview à paraître dans Paris Match, l’opinion publique à une nouvelle augmentation de plus de 40 000 chômeurs en octobre, les organisations patronales tentent de réduire les droits des chômeurs. Sous le prétexte fallacieux de l’équilibre financier de l’UNEDIC, tous les artifices sont recherchés pour ne pas mobiliser les indispensables moyens supplémentaires, voire pour atteindre l’objectif gouvernemental d’une diminution des cotisations chômage.

En clair, les entreprises licencient et les salariés victimes des stratégies financières et de la recherche du toujours plus de profits et de dividendes pour les actionnaires devraient en plus voir leurs droits à l’assurance chômage réduits.

Les principales ambitions affichées ne manquent pas de toupet :

 Réduction de la durée d’indemnisation, voire instauration d’une dégressivité  Diminution du montant de l’allocation chômage ;  Versement d’une prime forfaitaire unique aux jeunes de moins de 25 ans exclus du régime en raison d’une durée de cotisation trop faible. De plus, elle serait versée sous la double condition d’avoir travaillé 5 mois dans l’année et de rester plus de 2 mois sans travail. Cerise sur le gâteau : elle serait déductible des futurs droits à l’assurance chômage.

Une très timide avancée se dégage pour élever le taux de chômeurs indemnisés aujourd’hui inférieur à 50% ! Mais, aucune mesure significative pour ouvrir aux salariés précaires aujourd’hui exclus du régime d’assurance chômage un revenu de remplacement correct durant la période de perte d’emploi. Quant aux saisonniers, si une ouverture semble faite pour lever leur exclusion du régime au bout de 3 inscriptions, silence radio sur l’abrogation du coefficient réducteur qui leur est appliqué.

Alors que des milliards d’euros de financements publics sont injectés dans l’économie pour nationaliser les pertes, que les trésoreries des groupes industriels et financiers préservent le versement de milliards de dividendes à leurs actionnaires, la CGT ne peut accepter que les salariés soit encore les oubliés des « plans de relance de l’emploi et de l’économie » si chers au Gouvernement.

Elle formalisera de nouveau ses revendications lors de la prochaine séance du 5 décembre prochain et particulièrement celles relatives à :

L’instauration d’un régime d’assurance chômage qui n’exclue plus personne ;
La reconnaissance du droit à un revenu de remplacement pour tous les salariés précaires ;
Une durée et un montant d’indemnisation permettant de reprendre pied, de vivre correctement et dignement durant la période de chômage d’autant qu’elle risque de s’allonger compte tenu de la dégradation du marché de l’emploi ;
La reconnaissance des droits des saisonniers ;
La situation particulière des « primo-demandeurs d’emploi » avec la création d’un « salaire d’insertion » financé par l’Etat.

Oui, pour la CGT, plus de moyens financiers doivent être mobilisés pour le social, pour les chômeurs.

Une des exigences portée par la CGT garde toute sa pertinence : l’augmentation des cotisations employeurs sur les contrats de travail précaires d’autant qu’ils génèrent plus de 60% des entrées au chômage et l’instauration d’une cotisation chômage sur la participation, l’intéressement et les stock options aujourd’hui exonérés.

La CGT, les salariés avec ou sans emploi ne sont pas, eux ,sur la planète Mars. Ils vivent dans le réel ; ils veulent y vivre dignement en revendiquant la part du gâteau des richesses créées par leur travail.